La Prison de Pont l’Evêque
Informations générales
Désignation | La Prison de Pont l’Evêque - Restauration des façades et couvertures |
Lieu | 14 - Pont l’Evêque |
Maîtrise d'ouvrage | Ville de Pont-l’Evêque |
Protection MH | ISMH |
Mission | Base + Relevés |
Montant HT | 528 000 € HT |
Réalisation | 2009 |
Cotraitant à la maîtrise d’œuvre | Cabinet Pascal Dupuis, économiste |
L’historique
La prison de Pont-l’Evêque a été construite en 1823 par l’architecte Harou Romain dans un style néoclassique rappelant fortement l’architecture de Claude-Nicolas Ledoux pour ses façades tout en s’inspirant des gravures de Piranèse pour les espaces intérieurs.
Jean-Baptiste Harou, dit Harou Romain, est né en 1761 à Bernay. Il prit une place importante, dès 1791, dans les institutions artistiques révolutionnaires et fut l’un des onze architectes nommés dans le premier « Jury des Arts ».
A partir de 1819, avec la création de la Société Royale pour l’Amélioration des Prisons, le gouvernement lance une réforme du régime d’enfermement influencée par les expériences venues des Etats-Unis. Deux systèmes vont ainsi s’affronter au travers des partisans de chacun d’eux. Le système Pennsylvanien, d’une part, où chaque détenu vit isolé dans une cellule et y travaille et d’autre part, le système Auburnien, où les prisonniers vivent en commun, mais se retrouvent isolés dans des cellules pour passer la nuit.
En 1841, Harou Romain participe à la rédaction de l’ouvrage « Instruction et programme pour la construction des maisons d’arrêt. Atlas de plans de prisons cellulaires » Cet ouvrage scellera l’adoption, par la France, du système Pennsylvanien jusqu’à la fin du XIX° siècle. Harou Romain participa ainsi de façon active à la réflexion sur les effets pervers de la promiscuité dans les prisons telles qu’elles étaient conçues sous l’Ancien Régime.
La construction de la prison de Pont-l’Evêque en 1823, se situe donc au point de départ de cette volonté gouvernementale de réformer le système carcéral français. En cela, elle est un des derniers témoignages de l’univers carcéral tel qu’il se concevait encore sous l’Ancien Régime mais où l’on sent poindre les premières réflexions de ce qu’il deviendra deux décennies plus tard. Cette prison est donc un maillon essentiel de l’histoire de l’architecture carcérale française et, à ce titre, mérite une attention toute particulière du point de vue architectural mais aussi historique et archéologique.
La restauration
La restauration s’est limitée aux façades et à la couverture. La maçonnerie en brique était recouverte à l’origine d’un enduit avec un dessin de faux appareillage de brique. De rares traces de l’enduit d’origine étaient encore présentes dans quelques zones abritées du bâtiment. Le soubassement en pierre agrémenté de parements de pavés de silex avait fortement souffert de l’humidité et de nombreuses pierres ont dû être remplacées. A cette occasion, les percements de la tourelles Nord ont pu être restitués. Malgré sa faible pente, la couverture a retrouvé ses ardoises, comme à l’origine.