L’Unité d’Habitation de Le Corbusier à Briey
Informations générales
Désignation | L’Unité d’Habitation de Le Corbusier – Restauration des façades en béton |
Lieu | 54 – Briey |
Maîtrise d'ouvrage | Copropriété privée |
Protection MH | ISMH |
Mission | Base + DIA |
Montant HT | 2 850 000 € HT |
Réalisation | 2007 - 2010 |
Cotraitant à la maîtrise d’œuvre | Société In-Situ : BET Assistance technique |
L’historique
La cité de Briey est la troisième Unité à sortir de terre sur les quatre qui seront construites en France, après Marseille, inaugurée en 1952 et Rezé achevée en 1955. Début 1957, l’OPHLM de Briey désigne Le Corbusier comme Architecte en Chef du projet et A. Wogensky comme architecte d’opération. La pose de la première pierre a lieu le 4 mars 1959 et les premiers occupants prennent possession des lieux fin janvier 1961.
Cette date précède de peu la crise du bassin minier de Lorraine qui connaît de grandes vagues de licenciement dès 1963. Le dépeuplement de l’Unité de Briey s’amorce, peu à peu accentué par le départ d’une soixantaine de famille de militaires américains lorsque la France quitte l’OTAN en 1966.
En 1980, 130 logements sont vacants sur les 339 que compte la Cité. L’OPHLM décide alors la désaffectation de l’Unité le 30 octobre 1981 et l’entrée est définitivement murée le 26 avril 1983.
A l’initiative de Guy Vattier, maire de Briey, l’hôpital Maillot se rend propriétaire de l’Unité pour y installer une école d’infirmières courant 1987, année du centenaire de la naissance de Le Corbusier. L’hôpital, qui n’occupe que les deux premières rues au Nord des circulations verticales, revend les appartements non occupés à un promoteur privé. Les premiers acquéreurs s’installent en juillet 1988. En 1993, le bâtiment bénéficie d’une protection partielle au titre de l’inscription à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments historiques.
La restauration
L’Etude Préalable remise en Janvier 2005 a mis en lumière la nécessité de la compléter par un Diagnostic complet sur l’état des bétons mis en œuvre sans préjuger d’aucune solution technique a priori. Pour ce faire, nous nous sommes adjoint la Société In-Situ, basée à Luxembourg, spécialisée dans l’analyse et la réparation des bétons.
Ce diagnostic a permis entre autres d’évaluer la progression de la carbonation fort différente suivant que nous avions affaire à des bétons coulés en place ou des éléments préfabriqués comme les garde-corps. Le parti de restauration s’est élaboré d’une part sur la base d’un coût d’objectif fixé par la maîtrise d’ouvrage limité à 3 000 000.00 € pour une durabilité maximale des traitements envisagés et d’autre part en concertation étroite avec la DRAC et l’Architecte des Bâtiments de France pour tenir compte des contraintes architecturales liées à la qualité intrinsèque du bâtiment. La solution proposée répond avant tout aux contraintes spécifiques à un instant et un lieu donné et ne peut être en aucun cas extrapolée comme une recette à appliquer sur tous les bâtiments de cet ordre.
Le chantier a débuté en Avril 2007 pour une durée de 3 ans. Un protocole spécifique a été mis en place pour s’assurer de la qualité du travail exécuté pendant toute la durée du chantier. Des réceptions, travée par travée, ont été planifiées pour chacune des 7 étapes du processus de réparation des bétons associées à des tests d’adhérence.
- Décapage des aciers.
- Décapage de la peinture existante.
- Traitement des aciers et ragréages.
- Application du micromortier.
- Réfection à neuf des claustras des garde-corps.
- Peinture de protection.
- Etanchéité des balcons.
Ce type de protocole, seul garant de la durabilité des travaux exécutés, n’avait jamais été auparavant mis en œuvre en France sur un monument historique.